Sketchcrawl à Lorient

Comme chaque année, le grand rendez-vous des urban sketchers a lieu dans une ville de province. Cette fois-ci, le week-end de Pentecôte, Lorient s'est portée volontaire pour concocter des trajets variés : touristiques, historiques, et architecturaux. Ma préférence a été la visite des grands blockhaus désaffectés de la base navale allemande.

Vendredi 2 juin

Le port de plaisance et la Chambre de Commerce de Lorient sur le Quai des Indes, vue du quai de Rohan 

Au XVII^e siècle, Louis XIV autorise la création de la Compagnie des Indes sur la ville de Port-Louis pour assurer les échanges avec l’Asie et le commerce des épices. La position stratégique de la ville, située entre les fleuves côtiers, le Blavet et le Scorff qui se jettent dans la rade fermée par l’île de Groix, en fait un lieu idéal pour la construction des chantiers navals. Les employés de ces chantiers allaient travailler sur le navire « Soleil d’Orient » ou plus simplement « l’Orient ». Nom qui resta à la ville. 

C’est aujourd’hui la ville aux 5 ports : naval, de commerce, de pêche, de plaisance et de course au large. Le 2° port de pêche français après Toulon (?), en terme de volume.

Le Quai des Indes vu du pont Le Corre

Du Café « Idées détournées », haut lieu de recyclerie en tous genres, la Maison de l'Agglomération construite par l'architecte De Giacento et inaugurée en 2014. Contraste étonnant entre ce bâtiment très géométrique tout en couleurs et ces arbres habillés de dentelles façon yarn bombing !

Samedi 3 juin

En attendant le bateau pour l'île de Groix, face à la cité de la voile Eric Tabarly

Sketchers pendant la traversée sur l'Escal'Ouest

Le nom de Groix au fil des siècles : Ronech croy, Croylan, lan « terre habitée », Groë Insula , Groaye, Groys, Groye, Groy, Groyas, Groas, Grwé. Son nom est issu du breton, groa, qui signifie « cordon de galets ». Le nom breton « graua » donnera le mot gravier.

Port Tudy et l'embarcadère.... et sur le chemin côtier jusqu'à Port Lay, la petite maison de Chantal et Alain avec son toit de lauzes 

La place du bourg

On donne aux Groisillons, les habitants de Groix, le nom plaisant de « Greks », les Groisillonnes ayant autrefois toujours une cafetière («grek» en breton) sur le feu pour réchauffer les pêcheurs de la famille à leur retour.

Port Lay

Dimanche 4 juin

Cap sur la base navale de Lorient, au sud de la ville sur la pointe de Keroman. La partie la plus typique de la ville aujourd'hui désaffectée.
Lors de la seconde guerre mondiale, Lorient connait une époque marquante avec  la construction de la plus grande base navale de sous-marins allemands sur la presqu’île de Keroman. Ce qui lui vaudra d’être bombardée par les alliés en 1943, détruisant la ville en presque totalité.  

Juillet 1940 : Lorient est choisie par les allemands pour édifier l'une des 5 grandes bases de la côte Atlantique et empêcher tout ravitaillement des anglais. La presqu’île de Kermoran et ses 3 blocs de béton armé, K1, K2 et K3, pouvant abriter 25 sous-marins allemands pendant la seconde guerre mondiale.
Décembre 1940 : La pointe de Kemoran est réquisitionnée pour édifier la plus importante base de sous-marins sur le territoire français. 15 000 ouvriers construisent alors 3 blocs de béton armé, les fameux K1, K2 et K3. Ils  peuvent loger 25 sous-marins.
1942 : Churchill décide de la destruction de Lorient.
1995 : Abandon du site qui n’est plus adapté à la nouvelle génération de sous-marins à propulsion nucléaire. Depuis, les graffeurs en ont fait leur territoire. Une vraie  galerie à ciel ouvert

K3 : 7 bassins à flots pouvant abriter 13 sous-marins.

Les entrepôts frigorifiques, dite la «glacière», bientôt promise à la destruction.

Les incroyables graffitis fluorescents, près de la rue du Bout du Monde, dans des hangars désaffectés.

Le port de commerce et le pétrolier Barbarica sous l’œil assassin du dinosaure, près de la rue du Bout du monde.

Lundi 5 juin

Le port de commerce avant une averse de toute beauté et avant de repartir

La troupe des sketchers, cuvée 2017, dans le jardin de l'hotel Gabriel

Merci à Sylvie, Gérard, et tous les bénévoles de Lorient pour cette formidable rencontre bretonne.
« Habiter à l’Ouest et s’appeler Lorient, c’est faire chaque jour le tour du monde »  Eric Orsenna